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CHÉRIF DIOP, DIRECTEUR DE PRODUCTION DE LA MÉTÉO NATIONALE : « L'espace aérien africain n'est pas pour le moment menacé »

Directeur de la production à l'Agence nationale de la météorologie, Chérif Diop rassure. L'espace aérien africain, dit-il, n'est pas, pour le moment, menacé par le nuage de cendres crachées par le volcan islandais.

Depuis jeudi, le trafic aérien européen est perturbé. Pouvez vous revenir sur ce qui s'est passé ?

C'est un volcan installé en Island qui a commencé à émettre des cendres volcaniques, des éruptions occasionnant des problèmes chimiques liés à la température. Donc, c'est une fusion de chaleur et de glace qui a créé cet immense nuage qui perturbe le trafic aérien. D'abord, il s'est dissipé en Europe occidentale et ensuite, avec les conditions métrologiques, ce nuage s'est étendu sur le Nord et le Sud de l'Europe.

Pour ce qui est de la météorologie, c'est un centre logé en France qui suit ce problème pour les régions situées en Europe et en Afrique. Par exemple, au Sénégal, nous recevons un avis qui nous indique le temps que ces perturbations vont durer, la prévision du centre volcanique, la trajectoire et la durée de dispersion. Quand on reçoit ces informations, nous les transmettons, à notre tour, aux compagnies aériennes. Il arrive qu'on propose des routes alternatives aux avions.

Ce qui se passe actuellement, c'est que le nuage volcanique est resté bloqué dans l'atmosphère. Malheureusement, là où il est, il correspond aux routes aériennes. Celles-ci étant complètement envahies par le nuage, les avions qui décollent prennent des risques.

Ces genres de nuages peuvent créer des dégâts dans les moteurs des avions, notamment. C'est la raison pour laquelle des avis ont été lancés pour interdire le décollage des avions.

Au moment où nous parlons, quel est l'état de la situation ?

Les dernières informations ne sont pas bonnes. La situation ne s'améliore pas. La source d'émission du volcan ne s'arrête toujours pas. Les conditions météorologiques ne changeant pas. Si les vents changent de direction, d'autres zones seront probablement touchées. En revanche, on a constaté que le nuage ne descend pas en Europe du Sud. C'est ainsi que certains avions commencent à décoller du sud de la France, d'Italie et même d'Espagne.

Y a-t-il un risque qui plane sur l'espace aérien africain ?

Si les conditions météorologiques ne changent pas, l'Afrique n'a rien à craindre. Son espace aérien ne sera pas touché. Encore une fois, tout dépend des vents. On retient simplement qu'aucune prévision ne confirme un risque pour l'espace aérien africain. Toujours est-il qu'on ne peut dire que l'espace aérien africain est complètement épargné. Les conditions atmosphériques n'ont pas de frontières. Le temps qui prévaut en Europe nous affecte. Quelques fois, pendant l'hiver, nous observons chez nous des précipitations glacées. Donc, pour ces mêmes raisons, un nuage, qui perturbe l'espace aérien européen, peut nous affecter. Pour le moment, ces conditions ne sont pas encore réunies. En revanche, nous sommes quand même touchés par les perturbations du trafic. Il y a beaucoup d'avions qui quittent Dakar pour aller en Europe. Malheureusement, avec ces perturbations, beaucoup de vols à destination du Vieux Continent sont annulés.

Peut-on avoir l'impact économique de ces perturbations pour Dakar ?

Je dois dire qu'en Europe, cet impact est connu et publié. On parle de plus 63.000 vols annulés et des dizaines de millions d'euros de pertes pour les compagnies aériennes.

Bien entendu, au Sénégal, il y aura des impacts négatifs. Avec les redevances qui sont collectées à partir des décollages et des atterrissages, s'il y a des vols qui sont annulés, donc ne survolent pas l'espace aérien sénégalais, il y aura un manque à gagner pour notre pays. Pour le moment, les évaluations pour connaître l'impact réel n'ont pas été faites. Dans les prochains jours, l'Agence nationale de l'aviation civile (Anac) fera certainement ces évaluations.

Certaines compagnies aériennes estiment que les informations météo ont été surappréciées. Y a-t-il des doutes sur la fiabilité des informations ?

Non, il n'y a aucun doute. Les informations livrées par les centres de météorologiques sont fiables. Il est vrai que certaines compagnies, notamment européennes, ont fait des vols d'essai pour dire qu'il y a plus de peur que de mal et que les restrictions qui ont été données étaient excessives. Mais les gens doivent savoir qu'en aéronautique, on ne prend aucun risque.

Je dois souligner que ces vols d'essai ont été faits en basse altitude. Apparemment, le nuage en question a une épaisseur de 6.000 mètres, tandis que ces avions ont volé à des niveaux de 3.000 mètres. J'ajoute que, en temps normal, les avions volent à un niveau de 11.000 mètres. Je pense qu'aucun avion ne doit s'aventurer à prendre des risques avec des passagers. Même si le risque est de 1 %.

Vous voulez dire que les restrictions sont fondées ?

Absolument. Les centres qui donnent les informations ont une responsabilité pour informer les centres météorologiques des risques. Ce sont des équipes spécialisées qui n'ont aucun intérêt à donner des informations qui ne sont pas fondées.

Propos recueillis par Abdoulaye DIALLO

Source : http://www.lesoleil.sn/article.php3?id_article=58210

C'est fini tout ça =). Le trafic a reprit son cours et tout redevient à la normale.
On peut dire: OUF pour tous ceux qui avaient de la famille à l'étranger =)

C'est formel! Un nouveau nuage de cendre pèse sur nous! Il est déjà aux côte irlandaises!
Evitez l'avion pendant les jours qui viennent car les vents du nord doivent continuer à souffler jusqu'à vendredi!!!